Le diagnostic de la dépression Post-partum


Le trouble obsessionnel compulsif post-partum touche 3 à 5 % des nouvelles mères. Il s’agit d’un trouble anxieux qui se manifeste par des pensées obsessionnelles et incontrôlées et des images de blessure à l’enfant. Et pas n’importe quelle blessure; celle que la mère lui inflige elle-même.

Voici le récit d’une mère canadienne : « Je me souviens de la première fois où c’est arrivé. J’ai cru que je pouvais être capable de blesser mon bébé. J’étais debout en haut de l’escalier. Ma première pensée était de garder ma fille en sécurité. Puis je me suis dit : et si je l’échappais accidentellement? C’était comme si je perdais la tête. J’ai même eu cette pensée : « Et si je l’échappais intentionnellement dans l’escalier ... Et si je la jetais dans l’escalier?

«Mon cœur a commencé à battre la chamade, j’ai ressenti un picotement dans mes bras. J’avais envie de vomir. Je pouvais à peine respirer. À partir de ce moment, j’ai perdu le contrôle de mes pensées. Je ne pouvais plus me faire confiance. Je voyais toute chose comme une menace ou une arme qui pouvait être utilisée pour blesser mon enfant, et j’étais terrifiée à l’idée que ce soit moi qui lui inflige une souffrance, parce que c’était complètement insensé et contraire aux sentiments d’amour que j’ai pour ma fille. »

Sans traitement approprié, les mères atteintes de TOC post-partum ont des pensées envahissantes qui défilent à toute allure, si indicibles et si incompréhensibles que beaucoup vont même penser au suicide pour ne pas blesser leur bébé.

Les mères atteintes de TOC post-partum vivent un cauchemar en état d’éveil et ont désespérément besoin d’aide, mais leur terreur et leur honte silencieuse face aux autres les empêchent d’aller chercher les soins dont elles ont besoin. Elles ont peur que les autres les jugent comme inaptes et qu’on leur retire la garde de leur enfant. Elles ont besoin de soutien, pas de jugement. Le public doit savoir que le TOC post-partum est très certainement traitable avec un soutien approprié, des médicaments et un suivi psychologique. Pourtant, c’est le trouble de l’humeur post-partum le moins compris et le plus souvent mal diagnostiqué.

Les mères et leurs proches doivent avoir confiance que si elles sollicitent de l’aide, qu’elles ont le courage de partager leurs pensées troublantes, elles seront soutenues et non persécutées. Pour cela, il faut sensibiliser les prestataires de soins.

Ces professionnels doivent être en mesure de reconnaître les signes élémentaires pour discerner un TOC d’une psychose post-partum les femmes atteintes de TOC post-partum savent que leurs pensées sont irrationnelles et non désirées, tandis que les femmes atteintes de psychose post-partum perdent contact avec la réalité et ignorent qu’elles ont des pensées illogiques ou des délires.

L’organisme Postpartum Support International offre un nouveau programme de formation pour les professionnels de la santé. Il a pour but de former les prestataires de soin sur le dépistage, l’évaluation, le diagnostic et le traitement des mères présentant des symptômes d’humeur et des troubles anxieux, tels que ceux associés au TOC post-partum.

Grâce aux efforts de sensibilisation et de prévention, nous espérons entendre plus d’histoires sur les femmes qui trouvent un fournisseur de soins de santé qui comprend ce qu’elles traversent et qui offre le genre de soutien dont la mère a besoin.

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