La mort d'un proche, n'est jamais facile !
La mort d'un proche, n'est jamais facile !
Vous avez perdu un ami, un parent, un proche.
Une douleur d'autant plus vive que vous n'aviez jamais été confronté à la mort.
Comment traverser cette épreuve ? Quelques pistes pour apprivoiser la souffrance, vivre ce deuil et reprendre la route de votre vie.
Perte du proche, perte de soi :
La mort d’un être cher provoque un déchirement. La confrontation à l’altérité radicale se fait, indirectement, par la mort de cet être.
Ce mort aimé, chéri ne répondra plus à son entourage, ni par son corps ni par sa personne; Cette bouche ne me parlera plus. Cet œil brisé ne me regardera plus. Ma communauté avec cette personne semble rompue. Il y a dans l’expérience décisive de la mort du prochain quelque chose comme le sentiment d’une infidélité tragique de sa part, de même qu’il y a une expérience de la mort dans le ressentiment de l’infidélité .
La mort de l’être cher, comparée avec la séparation amoureuse, confronte immédiatement la personne en deuil à une réalité déchirante et irrévocable : l’être aimé ne pourra plus être croisé au détour d’une rue, il ne pourra plus être imaginé dans les bras d’une autre ou d’un autre, il ne pourra plus s’occuper, malgré la séparation, des enfants.
Même s’il est éventuellement détesté du fait de son absence, il ne l’est pas vraiment parce que c’est la mort qui l’enlève aux êtres qui l’aiment. Il est difficile de rivaliser avec la mort.
C’est une infidélité tragique et une séparation absolue.
Si la mort d’autrui importune l’être humain en le projetant face à sa finitude, la mort de l’être cher révèle une double souffrance : la perte de l’être cher et la perte de soi-même.
En présence du deuil, la dimension temporelle construite et envisagée avec l’être cher est altérée et détruite. L’espace dans lequel il évoluait est également vécu différemment.
Cette perte, aussi déchirante qu’elle soit, n’est pas séparée de la vie sociale.
Le deuil se trouve à l’interface du vécu personnel et des conduites collectives.
C’est par le biais des rites funéraires que le proche du mort est, tout d’abord, conduit à comprendre la nécessaire séparation avec ce corps vivant devenu cadavre.
Les morts ne peuvent pas être abandonnés au statut de cadavre et c’est précisément la fonction du rite que de substituer symboliquement le corps au cadavre, l’être à la chose.
Accueillir ses émotions :
Lorsque l'on perd un être cher, il est normal de ressentir beaucoup d’émotions : de la tristesse, de la culpabilité, de la peur, de la colère ou encore des regrets.
"Il ne faut pas s’inquiéter de ces émotions, elles sont importantes, estime Josée Masson de Deuil-Jeunesse. Il faut laisser venir la colère, laisser monter la peine. Elles sont liées à l’amour qui nous relie à la personne décédée."
Plutôt que de tenter de réprimer ses émotions, mieux vaut essayer de les nommer, de les comprendre. "Si on refuse ces émotions, si l’on n’accepte pas d'être en deuil, on ne trouvera pas les outils et les ressources qui vont nous permettre d’avancer et d’apprendre à vivre sans la personne décédée", ajoute Nadine Frenkel, présidente de Echange & Partage Deuil - Deuil Jeunesse .
Exprimer ses besoins :
Bien souvent, l’entourage n’ose pas poser de questions de peur de blesser la personne endeuillée, de la faire souffrir davantage.
Ne prenez pas les silences ou la gêne de votre entourage pour un manque d’intérêt, sachez que vos amis ont, bien souvent, peur de se montrer maladroits.
"Il ne faut pas hésiter à exprimer ses besoins, préconise Josée Masson. C’est ainsi que vous pourrez bénéficier d’un soutien efficace de la part de vos amis."
Ainsi, pourquoi ne pas dire à tel ami que vous aimeriez simplement qu’il vous aide à vous distraire ? Et à tel autre que vous avez envie de parler de votre chagrin ? Ils sauront ainsi comment vous aider et vous vous sentirez mieux accompagné.
Conclusion :
La mort provoque une séparation non choisie, irréversible et absolue dans laquelle s’impose le deuil qui, tout aussi subjectif qu’il soit, se trouve à l’interface de conduites collectives.
Dans certaines cultures, les interdits liés au deuil, notamment au sujet du nom et des biens, sont organisés afin d’éviter le « retour du mort », mais aussi pour accompagner les proches du défunt qui restent dans le monde des vivants.
Dans une famille, la succession, plus particulièrement selon le Code civil, assigne des successeurs et futurs héritiers à accepter ou à refuser un héritage de nature matérielle.
La mort de l’être cher provoque des séparations qui se confrontent inévitablement aux appropriations matérielles et symboliques.
L’identité du défunt est décomposée, recomposée afin que les héritiers retrouvent une place pour affirmer leur propre identité.